Rêveries sur les routes de France

En 1842, tandis que la France découvre la vitesse du rail, Mathilde de l’Ecotais réinvente le voyage immobile. Ses cyanotypes, nés d’un dialogue entre numérique et geste ancien, transforment la photographie en territoire sensible. Loin du bleu de Prusse originel, elle module la matière : ocres brûlés, verts céladon, turquoises légers. Chaque image devient un équilibre fragile entre maîtrise et abandon, trace et effacement, passé et présent. Dans ces paysages traversés de lumière, la mémoire affleure. Le souffle sur une vitre, le défilement d’un horizon, la vibration d’un souvenir.  De Bretagne à la Provence, les images s’enchaînent comme des tableaux en mouvement. Elles ne racontent pas le voyage : elles le deviennent.